Les événements tragiques médiatisés récemment amènent à s’interroger sur la croissance du stress professionnel chez les cadres. En effet, la relation d’emploi actuelle est caractérisée par des attentes fortes de la direction en termes de résultats, de performance et de comportements conduisant parfois à des injonctions contradictoires. Les modes de management par les résultats ont sans doute des avantages économiques, mais ils suscitent aussi du stress professionnel. Du point de vue des sciences de gestion, la question n’est pas tant la philosophie de ce management, que la manière dont il s’applique et le décalage existant entre les discours et les pratiques.

Le poids du contexte

Depuis les années 1990, les entreprises sont à la recherche de gains de productivité rapides et de création de valeur. Elles doivent aussi être de plus en plus réactives face à un environnement incertain, entre évolution rapide des technologies et des marchés et pression croissante des actionnaires. Afin d’améliorer leur réactivité, les organisations adaptent leur mode de fonctionnement et leurs structures : réseaux, business units, structure matricielle… Les salariés deviennent tous des « acteurs de la performance globale », en particulier les cadres.

La relation d’emploi, autrefois basée sur la confiance et la loyauté, semble prendre une tournure plus objective par rapport à des résultats attendus ; le jugement sur la performance devient un élément central. Pour cela, les entreprises redéfinissent leurs orientations stratégiques au niveau national, ce qui a un impact direct sur les politiques de gestion des ressources humaines mises en place telles que la fixation des objectifs, l’évaluation des résultats et de la performance. Quels sont aujourd’hui les facteurs de stress chez les cadres ? Les modes de management actuels