Le tissu industriel français se délite depuis maintenant plus de 40 ans. L’après-guerre  a généré  la relance de l’outil productif. Il fallait reconstruire notre pays et l’Europe. Les crises pétrolières, l’émergence violente d’une économie mondialisée et de plus financiarisée ont conduit au bas coût de production et à une concurrence plus forte de pays émergeant dans l’industrie. Une vague sans précédent de délocalisations, de fermetures d’usines, de licenciements et de chômage de masse ont fait l’actualité quotidienne des années 1980 à 2000.

 

Les conséquences ont touché le cœur de notre pays ; non pas Paris mais les territoires que le géographe Christophe Giulli a qualifié de « France périphérique ». Cette France qui s’est construite autour de ses usines et qui n’a jamais pu trouver de substitution aux emplois et à la valeur ajoutée supprimés.

 

Le 22 novembre 2018, lors du Conseil national de l’industrie, Le Premier ministre a annoncé une volonté de « reconquête des territoires d’industrie » par un dispositif « Territoires d’industrie » dont l’objectif stratégique est « d’accélérer le développement des territoires à forte dimension industrielle » et l’objectif opérationnel est de donner des moyens à ces territoires et à ces industries pour la réalisation de leurs projets. L’idée étant  la contractualisation de moyens mis à disposition par l’Etat et ses opérateurs, mais également la Région, autour de 4 thèmes : l’innovation, la simplification administrative, le recrutement et l’attractivité des territoires et des entreprises.

 

Une fois n’est pas coutume, l’État a décidé du dispositif et a délégué aux régions son pilotage opérationnel. L’enveloppe financière dédiée par l’État consiste en un redéploiement de ses crédits à hauteur de 1,3 milliard d’euros. Autrement dit pas de moyens supplémentaires mais une concentration sur les 141 territoires labellisés