La pandémie a dynamisé le dialogue social au niveau européen. Nous avons été surpris par une forte augmentation de l’activité du dialogue social sectoriel au cours de l’année 2020, à partir des premiers confinements. Nous avons fait une analyse quantitative et qualitative de tout ce qui avait été négocié dans les transports, l’agriculture, l’industrie, etc. Cette année-là plus de 80 textes ont été adoptés par les interlocuteurs sociaux contre une vingtaine par an habituellement, pour la grande majorité liés au contexte de la pandémie[1]. On y constate que la crise sanitaire a été une crise sectorielle, ou plutôt multisectorielle, puisque les impacts sont différents mais interconnectés. Certains viennent répondre à des problèmes urgents comme les pêcheurs coincés dans l’Atlantique parce que les ports de débarquement sont fermés du jour au lendemain, ou des employés de commerce qui se font agresser par les clients parce qu’il y avait pénurie de certains biens ou des mesures de distanciation sociale mal vécues. C’est aussi par exemple les difficultés de l’agriculture à recruter des saisonniers qui ne peuvent franchir les frontières… Au printemps 2020, il a fallu adapter très vite les chaînes d’approvisionnement, les services de transport, la logistique, le commerce, l’activité portuaire, etc. Mais également fournir aux entreprises des recommandations sanitaires harmonisées dans un même champ professionnel. Le maintien de l’activité adapté aux conditions particulières s’est effectué en partie grâce à cette forme de régulation que permet le dialogue social. Parallèlement d’autres accords sont des adaptations à la conjoncture à moyen terme, comme la demande de soutien financier en matière de formation, via le plan de relance que pilote la Commission. Par exemple pour accompagner la montée en charge du commerce en ligne, ou l’éducation à distance. Il s’agit de favoriser la digitalisation du travail p