Les progrès scientifiques et technologiques, les différentes possibilités d’actions sur l’humain, les conséquences des interactions environnement-homme questionnent l’homme, l’humanité et les générations futures. L’ampleur des questions est proportionnelle au nombre des possibles. La mutation de la technologie, utile en tant qu’outil au développement de la technoscience, ayant une emprise sur l’homme lui-même, générant des changements comportementaux, créant de nouvelles façons d’être et de penser à l’échelle planétaire, déterminant des usages « non anticipés » (Hottois, 2002), impose un questionnement éthique constant, et ce, d’autant plus que les interrelations entre technoscience et économie sont réelles. « Tout ce qui est faisable sera nécessairement réalisé » tel est le principe de Gabor (prix Nobel de physique, 1971). Pour autant, ne doit-on pas s’interroger sur le sens de nos actions ? Ne doit-on pas s’interroger sur la responsabilité de l’homme face aux incertitudes engendrées par la vitesse des interventions technologiques, sur la responsabilité vis-à-vis de l’autre et vis-à-vis des générations futures ?

Dans le domaine du soin et de la recherche, les progrès scientifiques et médicaux améliorent le pronostic vital de nombreuses maladies, permettent une meilleure santé, et nul ne saurait mettre en question ces aspects bénéfiques. Cependant, si la crise de ces deux dernières années, due à la pandémie de covid, a fait apparaître au public de nombreuses questions d’éthique, ce questionnement éthique est permanent dans le soin, qui interroge le début de la vie, la recherche biomédicale, la fin de vie, la génétique, la procréation, l’accès aux soins, les inégalités de santé, le numérique et l’intelligence artificielle en santé… Tous les champs du soin et de la recherche se doivent de susciter une réflexion éthique.

Si ce questionnement éthique est ancien (voir le serment d’Hippocrate, Aristote…), il a été re