La transition numérique commence à produire ses effets dans les entreprises. Au-delà de l’automatisation de tâches répétitives, l’expression désigne un processus continu et irréversible qui n’en est qu’à ses débuts. Nous pouvons cependant en mesurer les effets sur les entreprises. Par exemple, l’essor du mail a eu pour conséquence la baisse importante du courrier. Dans le même temps, une plus grande proximité avec la forme numérique des documents a eu pour conséquence une baisse de l’acceptabilité sociale du papier imprimé (facture, journaux, formulaire, publicité...). In fine, c’est tout le modèle économique de La Poste, des imprimeries, de la presse ou de la publicité qui doit être réinventé. Au-delà de ces changements, la F3C CFDT insiste sur la nécessité de porter cette transition au sein du processus de production. Paradoxalement, la transition numérique touche plus les particuliers consommateurs ou citoyens que les entreprises où la numérisation reste mesurée : 54 % des entreprises ont un accès distant aux systèmes d’information, 27 % ont un espace client personnalisé, 25 % émettent ou reçoivent des factures électroniques, 16 % des employés sont équipés d’un terminal connecté (smartphone, tablette…) et 11 % des entreprises vendent en ligne1. Cette faible diffusion du numérique dans les entreprises explique en partie la faible croissance française en regard des pays voisins. Les échanges restent centrés sur les mails. Au-delà du changement des modèles économiques et de l’organisation de la production, la transition numérique a un impact sur l’aménagement du territoire et participe du regroupement des activités sociales et économiques autour de quelques métropoles. Les restructurations en cours chez les opérateurs de télécom illustrent ce phénomène.

Du virtuel pour anticiper le réel