« Nous, on peut aimer se gorger de beaux discours. Elle, préfère être dans la soute, mettre les mains dans le cambouis » disait de la chancelière allemande François Hollande. Même le contact avec l’auteure de cette bio a été plus que bref. A. Merkel, fille d’un pasteur et d’une mère enseignante, divorcée, remariée à un professeur d’université, mais ayant gardé le nom de son premier mari, plus doux selon elle que celui de son mari actuel, a passé sa jeunesse en Allemagne de l’Est et a obtenu un doctorat en chimie quantique. En RDA, elle a appris certaines stratégies qu’elle sait utiliser.

Le livre est centré sur sa capacité à gérer les problèmes nationaux ou internationaux, en relation avec l’environnement, le nucléaire, la crise financière avec la Grèce, l’élargissement de l’Union, les migrants [son « wir schaffen das » - nous y arriverons - est devenu célèbre]. Je constate, ayant été syndiqué, que son approche dans le domaine du syndicalisme, dont pourraient sans doute s’inspirer d’autres pays, ne fait pas l’objet d’analyse dans le livre. Ceci est regrettable, compte tenu de son ouverture vers le syndicalisme. L’ouvrage permet de retenir que Mme Merkel est considérée comme une femme « à la hauteur de sa réputation » qui incarne « les valeurs d’ouverture, d’accueil aux immigrés, de cosmopolitisme, de multilatéralisme, de défense des libertés », et privilégie - malgré son esprit froid et cartésien - les valeurs à la stratégie, et, lorsqu’elle conçoit sa stratégie, tient compte de ses valeurs. C’est pourquoi, selon le grand think tank américain Pew Research Centre, elle est considérée comme la dirigeante « qui inspire le plus de confiance dans le monde ».