L’enquête fonction publique de la CFDT Cadres permet de dresser un parallèle entre les dispositifs de réforme de l’État (RGPP, LOLF, etc.) et les changements intervenus au sein de l’ancienne administration devenue société anonyme en 2010. Dans les deux cas, les réformes ont pour conséquence de procéder à une redéfinition des missions des agents ainsi que du sens que ces derniers donnent à leur travail. Elles visent à rendre les cadres de la fonction publique comme ceux de la Poste aptes à gérer les tensions suscitées par l’émergence de considérations traditionnellement issues du privé (commerce, rentabilité, rationalisation, objectifs) qui repositionnent l’héritage éthique et culturel public longtemps dominant.

L’employeur public mauvais manager ?

L’enquête de la CFDT Cadres montre que les cadres ont peu de visibilité sur les réformes en cours dans la fonction publique : ils n’ont en général pas d’information, sont peu ou pas consultés, ce qui crée chez eux un sentiment d’opacité par rapport aux restructurations déjà en cours ou à venir. Ils parlent ainsi dans leurs commentaires de : « flou artistique », « gros brouillard », « impression de naviguer à vue », « la réponse est toujours la même : je n’en sais pas plus que vous ».

La Poste maintient aussi le doute sur des orientations stratégiques qui ne semblent pas très claires pour son personnel. Ainsi le dernier contrat de plan signé en juillet 2008, le « contrat de service public », entretient l’ambiguïté entre les différentes logiques qui doivent primer puisqu’il semble que La Poste ait décidé de faire de son insertion dans le monde concurrentiel le moyen du maintien de ses missions de service public. Ces dernières doivent en effet être financées en partie par l’entreprise. Or, même après compens