Le consensus a grandi ces dernières années chez ceux qui sont dans l’entreprise ou qui l’analysent : le modèle organisationnel et managérial dont nous avons hérité n’est plus adapté aux enjeux de ce début de vingt et unième siècle. Reste à faire émerger le système qui prendra la relève.

D’un monde à un autre

La première des transformations d’envergure qui touche l’entreprise est bien sûr celle de son terrain d’activité. Elle s’est souvent construite en référence à un monde de rareté du produit, où l’enjeu était de contribuer à l’industrialisation de masse et où elle apportait une réponse normée et formatée à ses clients.

Aujourd’hui, son champ concurrentiel s’est considérablement élargi et de nouveaux acteurs peuvent émerger à tout moment. Nombreux sont les secteurs qui peuvent se faire « überiser ». Mais cette situation n’est pas seulement la conséquence du digital. Pour ne prendre qu’un exemple, le premier acteur en termes d’ouverture de comptes bancaires est désormais le compte Nickel dans les bureaux de tabac, devant toutes les grandes enseignes du secteur et les banques en ligne. Ce n’est plus le produit qui est rare, mais le client. Adaptabilité et réactivité des organisations doivent prendre le pas sur les réponses standardisées d’hier.

Deuxième mutation d’envergure : celles des aspirations. Hier les rapports dans l’entreprise étaient basés sur une autorité très formelle, sur le respect des consignes et sur une approche du travail considéré comme devoir.

Toutes les études, sans exception, montrent au contraire depuis plusieurs années la montée sans précédent d’une aspiration à des rapports basés sur le respect et la considération, que ce soit au travail ou ailleurs, qui prennent le pas sur les rapports traditionnels de type patriarcal. De même la quête de sens n’a jamai