Dès 2004, des circulaires de l’Éducation nationale annonçaient la généralisation de l’éducation au développement durable. Mais les obligations et les moyens dédiés (créneaux horaires, rémunération) donnaient à penser aux acteurs les plus impliqués qu’on n’avait affaire qu’à un gadget.

Entre temps, le contexte institutionnel a changé. La Charte de l’environnement inscrit depuis mars 2005 les questions environnementales dans les grands principes de la République française depuis mars 2005 ; l’Organisation des Nations unies a de son côté consacré officiellement la décennie à venir à l’éducation au développement durable ; la Stratégie de Vilnius en est la déclinaison au niveau européen. Enfin, l’esprit du Grenelle de l’environnement, fin 2007, était clairement de passer à la vitesse supérieure en faisant du développement durable un élément de stratégie à long terme. Tant le rapport Brégeon que les mesures qui en seraient tirées étaient donc très attendus. Qu’en est-il ?

Les auteurs rappellent dans l’avant-propos qu’avant d’être un champ disciplinaire, le développement durable est d’abord et avant tout une philosophie. Il s’agit « d’éduquer à une vision globale et systémique du développement ».

Cette éducation ne saurait donc se constituer comme sous une forme mono-disciplinaire : la prise en compte de cette dimension doit au contraire être intégrée au sein de chaque discipline, au sein de chaque cycle d’enseignement. Le rapport insiste aussi sur l’interdisciplinarité, évoquant la mise en œuvre d’autres processus pédagogiques.

L’action à l’échelle locale est privilégiée, pour des raisons pédagogiques mais aussi pratiques. Écoles, collèges et lycées sont toutefois appelés à inscrire ces actions dans une démarche nationale et mondiale globale de développement durable par le biais d’« Agendas 21 » scolai