Cette histoire du syndicalisme français s’ouvre sur le Congrès d’Amiens, le 13 octobre 1906, et le vote de la Charte d’Amiens posant le principe de l’indépendance syndicale par rapport aux partis politiques et fondant ainsi un « syndicalisme révolutionnaire » visant l’émancipation du prolétariat et l’expropriation des capitalistes. Le syndicalisme français s’écarte ainsi durablement des modèles social-démocrate et travailliste, tout en étant durablement lié au politique comme le montrent les différents schismes de la CGT.

Ainsi posée, cette histoire du syndicalisme français est surtout une histoire du courant « révolutionnaire », celui de la CGT (et de la CGT-Force ouvrière). Les autres organisations syndicales, notamment la CFTC et la CFDT ne sont évoquées que par rapport à la CGT, comme partenaire, opposant ou pour éclairer le contexte de l’action syndicale CGT.

Le dernier chapitre, La désyndicalisation (1978-2006), propose un survol des trente dernières années et analyse l’évolution des rapports de forces entre les organisations syndicales : le recentrage de la CFDT, la CGT entre conservatisme et nouveau cours, la radicalisation de FO, l’incroyable survie de la CFTC et de la CGC mais aussi le renouveau de l’autonomie (UNSA) et du radicalisme (SUD).

Un livre utile pour mieux connaître les évolutions historiques du « syndicalisme CGT et CGT-FO », mais qui aurait gagné, vu son titre, de mieux analyser l’originalité du syndicalisme CFTC-CFDT, réformiste dès ses premières années.