Chaque année, le CEPII publie un bilan de la conjoncture, des principales tendances et des grandes questions de l'économie.

Une brève note présente l'état de l'économie dans chacun des pays du monde regroupés sous trois rubriques : les pays développés, les pays en développement et les pays en transition. En fin d'ouvrage des tableaux rassemblant les données statistiques des soixante principaux pays.

Tous ces chiffres sont précieux mais les analyses sur les grandes questions du moment présentent un vif intérêt.

Ainsi l'analyse de la genèse des crises financières découlant de la globalisation accompagnée d'une déréglementation des marchés. L'afflux des capitaux à court terme dans les pays émergents s'accompagne de comportements excessifs alimentant des bulles sur les marchés les plus spéculatifs (immobilier, marchés-actions).

Toutefois, il ne semble pas que les pays développés soient à l'abri de catastrophes : «La formidable progression des marchés-actions en Europe et surtout aux Etats-Unis depuis 1996 fait craindre un retournement brutal des bourses occidentales, susceptibles d'amplifier le ralentissement économique mondial. Si l'information disponible étaye l'hypothèse d'une bulle spéculative, elle ne permet pas toutefois de prévoir la date d'un probable retournement».

Pour éviter ces crises une régulation doit être établie à l'échelle planétaire mais elle est difficile à instaurer. Michel Aglietta, dans cet ouvrage, préconise une régulation prudentielle (au niveau des institutions financières) et une régulation systémique au travers des organismes internationaux comme le FMI et la Banque des règlements internationaux (BRI), mais les banques des pays émergents ne sont pas encore structurées pour pouvoir appliquer des règles prudentielles suffisantes.

Une autre analyse intéressante concerne l'euro : une monnaie unique pourquoi faire ? «Les risques de politiques budgétaires restrictives sur l'activité économique et l'emploi ne doivent pas être sous-estimés».D'où l'idée de trouver un contrepoids économique à la banque centrale.«L'existence d'une banque centrale européenne ayant un pouvoir d'action sur l'économie pose d'ores et déjà la question des instances fédérales minimales. Celles-ci devraient, au moins, permettre que s'exprime, au niveau international, un point de vue européen sur les questions monétaires et que se discutent, au sein de l'Union, les choix de politiques économiques, notamment le dosage entre politique budgétaire et politique monétaire». Beau sujet de débat pour les prochaines élections européennes !

La façon de réagir à des crises touchant un seul pays ou l'ensemble des pays de l'Union est examinée.

On s'interroge aussi sur les conséquences de la concurrence fiscale qui ne pourra que s'accroître. Le laisser jouer librement conduirait à une harmonisation vers le bas, ce qui limiterait encore les marges de manœuvre de la politique budgétaire. Il faut donc établir une véritable coopération, qui passe par la définition d'objectifs communs et la mise en place de politiques nationales conjointes pour l'atteindre.

Voilà donc quelques données essentielles pour comprendre l'économie mondiale, facilement accessibles en un petit livre très concis.