Grève de décembre 1995, le défi qui se pose à une France européenne campant sur ses vieilles certitudes apparaît avec toute l’acuité qu’il mérite.

De style vivant et de lecture plaisante, cet essai socio-économique large et ouvert ne verse cependant jamais dans la facilité : il apporte, de manière solitaire, de solides arguments aux tenants du principe par lequel la réponse à la problématique actuelle se doit, avant tout, d’être collective, non pas par adhésion à de désuets concepts idéologiques mais par conviction d’une logique tant humaniste que réaliste.

Ainsi, Anton Brender défend-il avec force illustrations le rôle d’un Etat redéployé et des pouvoirs publics dans la « domestication » d’un libéralisme qui se laisserait facilement aller vers des situations excessives qui, d’ailleurs ne lui profiteraient qu’à court terme.

Certes, toutes les idées ne sont pas inédites mais l’ouvrage, argumenté d’exemples concrets et récents, apporte un crédit certain à un discours original que nous souhaiterions plus répandu, surtout en ces temps de forte poussée de la « pensée unique ».