Un petit bouquin publié par Economie et Humanisme et la FNARS (Fédération Nationale des Associations d'Accueil et de Réadaptation Sociale) clair, il allie les prises de position, les fiches descriptives et les témoignages.

Les auteurs n'ont pas peur des mots. Un encadré titré « Insertion par l'économique : trois raisons d'être » expose « Utiles pour les personnes concernées, les actions d'insertion par l'économique ont aussi une triple utilité sociale : gérer la misère, résister à la destruction des personnes, contribuer au développement des territoires ». «Cette expression brutale indique, sans embellir la réalité, que ces actions canalisent les effets de la précarité, accélèrent l'alternance emploi précaire/chômage, font tourner plus vite le «mistigri» du chômage entre les exclus de l'emploi. Elles contribuent ainsi à «éviter le pire», à empêcher de véritables drames humains : morts de froid, prostitution de fin de mois, activités économiques délinquantes, émeutes de ghettos, évolution autoritaire ou fascisante du système politique.... Cette mission est parfois la motivation première des financeurs ou de l'administration quand elle entérine des dispositifs et réglementations; elle ne l'est pas pour les associations qui attachent plus de valeur aux deux autres». Gérer la misère, c'est éviter le pire, et c'est considéré ici comme une des choses à faire même si ce n'est pas une petite partie du boulot. Mais face aux dogmatiques qui reprochent à ceux qui ont les pieds dans la glaise de « gérer la misère », il est bon de dire : oui, il faut commencer pas cela.

Au total un excellent petit ouvrage.