Il faut rajouter à cela l’augmentation des divorces, l’accroissement des familles monoparentales et la désillusion d’un monde moderne que d’aucun nous annonce avec un futur apocalyptique.

L’individu, tant dans sa vie personnelle que professionnelle, se trouve confronté à un avenir incertain, face à des environnements qu’il ne peut maîtriser car en mouvement permanent.

Cette situation le met sous une tension à la fois psychologique et physique. Il se sent comprimé entre un environnement sans cesse en évolution et un cadre de valeurs, de croyances et de fonctionnement figé dans l’habitude et sclérosé par la peur du changement. Ce cadre est à la fois institutionnel et individuel.

La compréhension de cette tension qu’on peut voir comme une forme d’« essorage » permet une prise de conscience de nos luttes et souffrances à l’intérieur de l’entreprise, mais également à l’intérieur de nous. Le mieux être du salarié et donc l’accroissement de son potentiel passe par un relâchement de cette tension qui nécessite de la part du salarié et de l’entreprise la capacité de faire évoluer leur cadre de référence.

Mobilis in mobile

Pour la plupart d’entre nous, nous sommes entrés dans la vie active avec comme référence un monde relatiovement solide, celui de la société industrielle des années 1960. Dès cette époque, ce monde a commencé à vaciller sur le plan culturel, avec l’émergence de valeurs de liberté, mais aussi la reconfiguration de plus en plus fréquente des liens qui nous tiennent, liens familiaux, amoureux. Un temps, l’entreprise a pu sembler un refuge, un lieu de relative solidité, mais le monde du travail lui aussi est entré dans l’univers incertain de la « société liquide », pour reprendre l’expression du sociologue anglais Zygmunt Baumann. Cela ne va pas sans tensions, not