Si au XIXe siècle vie professionnelle et vie privée se confondaient aussi bien pour les artisans que pour les métiers ruraux, l’industrialisation a introduit des lieux et des temps de travail qui ont été codifiés et dont notre organisation du travail actuelle porte encore la marque.

La porosité

Facilitée par l’introduction des technologies de l’information, une porosité des temps réapparaît. Consulter son courrier électronique professionnel à domicile, ramener des documents à lire le soir pour être plus tranquille mais aussi régler quelques problèmes personnels sur son temps de travail dans la journée, n’est-ce pas aujourd’hui le quotidien des cadres sans qu’ils s’en offensent, cette liberté étant le symbole de leur autonomie ? Pour certains cette autonomie contribue à améliorer leur qualité de vie dans un équilibre librement consenti entre sphère privée et sphère professionnelle ; pour d’autres elle est le signe de conditions de travail détériorées et source de tension.

Le temps, norme de productivité

La compétition économique exacerbée, l’urgence comme norme d’organisation, la pression financière enfin posent la question du temps en terme de productivité, d’efficacité et donc de coûts. L’efficacité immédiate s’est imposée comme une norme pour faire face aux pressions du marché. Tous les profils atypiques sont alors suspects : les seniors sont trop lents et plus assez performants, les femmes sont suspectées d’absentéisme dès qu’elles sont mères, le temps de formation des jeunes recrutés est considéré comme improductif et on leur préfère des candidats ayant quelques années d’expérience pour utiliser immédiatement leurs compétences. Comment, dans un tel contexte, oser aborder la problématique des temps choisis ?

Pour aborder la question du choix, il nous faut d’a