Dans la droite ligne de l’ANI du 11 janvier 2013, le gouvernement a invité les partenaires sociaux à négocier sur le thème de la formation professionnelle continue. Dans un document d’orientation transmis aux négociateurs et rendu public le 8 juillet1, le message du gouvernement ne varie pas depuis un an : il y a une urgence sociale à régler qui conduit à « favoriser la qualification des actifs les plus fragilisés sur le marché de l’emploi, salariés et personnes à la recherche d’un emploi »2. Autrement dit, la priorité nationale est de mettre des moyens financiers sur les chômeurs et les salariés les moins qualifiés. En ce sens, on peut dire que la formation est essentiellement pensée dans un contexte économique dégradé.

L’approche se comprend et se défend aisément puisque l’accès à la formation3 des chômeurs et des salariés peu ou pas qualifiés est alarmant : seul un chômeur sur trois passe par la case formation et le taux d’accès à la formation des ouvriers est 2,5 fois moins important que celui des cadres4.

Quelle réflexion sur la formation des cadres ?

Le débat actuel n’est pas très nuancé en raison de l’enjeu de la situation : il faut prioriser les dépenses et cibler les investissements. Mais sans renier un instant la réalité décrite, tout en reconnaissant la nécessité d’investir plus massivement sur les populations fragilisées, il nous semble aussi nécessaire de sortir d’une analyse manichéenne qui consisterait à opposer la catégorie des cadres à celle des non cadres. Dans le débat actuel, la formation des cadres n’est définie qu’en creux.

Il y a pourtant de nombreuses questions qui appellent des réponses. Quelles s