Il apparaît clairement aujourd’hui qu’il n’y a pas de solution "temps" au problème du temps de travail des cadres - jusqu’alors ni compté, ni vraiment géré. Quelles que soient les souplesses effectivement introduites dans les textes par la Loi Aubry 2, le simple rappel d’obligations réglementaires (même aménagées) et la sensibilité nouvelle des intéressés sur le sujet, convergent pour créer une situation de toute façon moins favorable que par le passé, quand bien même elle était illégale. Le problème central réside dans la performance. Dans le cadre de la RTT, on a réduit de quelque 10/12 jours le temps de travail donc de 5 % : progrès normal de productivité en production, que signifient ces 5 % s’agissant de cadres ? Comment agir sur leur productivité ? Le travail intellectuel exige une approche spécifique.

Trois caractéristiques du travail intellectuel

1 - Le travail intellectuel débouche sur une production immatérielle. Ce n’est pas nouveau en soi. L’accroissement informationnel et la montée des exigences en qualification imposent une extension de cette part de la production telle que cette caractéristique, pour les gestionnaires et les organisateurs, n’est plus marginale. La production matérielle a toujours intégré un investissement intellectuel.

De même, toute activité intellectuelle finit par s’incarner dans un support (ou une relation) physiquement observable. Sont en cause la distance entre le marché et le moment de la conception, le lieu de celle-ci, la complexité croissante issue de l’interdépendance d’organisations de plus en plus complexes.

Le marché est pourtant le seul arbitre de la valeur nécessairement subjective de la production immatérielle. Cette distance est telle qu’elle ne permet pas de mesurer la valeur économique de la production im