Avec l’arrivée progressive à l’âge de la retraite des enfants du baby-boom et l’allongement de la durée de la vie, émerge une génération nouvelle, les « seniors », qui sont majoritairement prêts à poursuivre une vie socialement active en valorisant une denrée rare : le temps.

Au lieu d’en considérer le potentiel humain, c’est souvent en termes de vieillissement, de santé publique, de charge pour les caisses de retraites, et donc en somme sous l’angle des risques, que les politiques publiques appréhendent cette nouvelle réalité. Les seniors voient pourtant s’ouvrir devant eux une longue période de vie en bonne santé, et ils disposent bien souvent de revenus et d’un patrimoine (75% d’entre eux sont propriétaires de leur habitation principale) qui leur permettent d’aborder cette période avec indépendance. Il ne s’agit bien entendu surtout pas de minimiser la diversité des situations individuelles, ou de nier les inquiétudes nées des inégalités ou des déséquilibres territoriaux et sociaux. Mais il existe bien une nouvelle configuration sociale, sensiblement différente de celle qu’ont pu connaître les générations précédentes. Cela signifie des opportunités à saisir, des équilibres à trouver… mais aussi des questions : l’apport bien réel des seniors à la société, comment le valoriser, quelle formule lui donner ? Pour répondre à ces interrogations, ce rapport propose quatre axes d’action.

Changer le regard de la société

Le regard de la société reste focalisé sur les problèmes du vieillissement, alors que les jeunes seniors ont en perspective de longues années de vie en bonne santé. Les pouvoirs publics se doivent de faciliter le changement de regard qu’imposent ces évolutions sociodémographiques.

Le Conseil économique, social et environnemental attire l’attention sur l’importance de la clarification du débat pu