Avant de parler chiffres, regardons ce qui se passe en Europe dans les pays avec lesquels nous commerçons le plus (plus de 70 % de nos échanges commerciaux) même si la mondialisation lointaine et les coûts du travail chinois sont souvent évoqués pour justifier les arguments des opposants aux améliorations sociales.

En matière de congés liés à la naissance, la France est loin d’être la meilleure élève. Aujourd’hui par exemple, 18 pays européens sur 27 offrent au moins vingt semaines de congé de maternité et en assument donc économiquement le coût.

Les raisons de ces choix sont très diverses, natalistes et familiales dans des pays de forte tradition catholique, réminiscence d’avantages sociaux importants pour les anciens pays de l’Est. Pour les pays scandinaves dont la culture est plus égalitaire dans le partage des responsabilités parentales, ces congés liés à la naissance sont beaucoup plus longs et tous ont opté pour une partie des congés réservés aux pères.

Tous ces pays proches avec lesquels se font la majorité de nos échanges commerciaux ne sont pas moins performants économiquement même s’ils ont fait le choix sous des formes diverses de financer ces temps de congés autour de la naissance d’un enfant de façon plus importante qu’en France. Pourquoi ?

L’analyse du coût du travail, avancée par les détracteurs des mesures sociales est souvent simpliste. Ils totalisent les taux des charges dites sociales qu’ils trouvent bien sûr beaucoup trop élevées, oubliant de mettre en parallèle celles qu’ils ont ainsi externalisées.

Qui finance les arrêts maladie de salariés surbookés, de jeunes femmes obligées d’en passer par cet expédient pour gérer les problèmes de garde d’enfants par exemple ? Les employeurs privés et publics oublient souvent que la protection sociale en France compense ces coûts générés par les condit