De ce fait la FPC n’a pas réussi à s’installer comme un instrument efficace d’accompagnement des évolutions professionnelles. Cela malgré un système foisonnant en institutions, en réglementations, en budgets, en nombre de prestataires, en dispositifs (souvent éphémères) pouvant laisser croire à une intervention multiforme efficace[1]. Cette contribution porte sur les moments clés de cette évolution paradoxale de la FPC où la gabegie budgétaire coexiste avec l’inefficience sociale et économique faute d’une appropriation de cette question par les salariés et leurs représentants.

Une loi « fondatrice » rapidement altérée

À la différence des lois qui l’ont précédée (1919, 1959, 1966), la loi du 16 juillet 1971 relative à « l’organisation de la formation professionnelle continue dans le cadre de l’éducation permanente » a découlé d’un accord interprofessionnel de 1970 faisant partie des suites de l’après-Mai 68. Elle s’inscrit dans la tentative, rapidement abandonnée, de renouvellement du pacte social par le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas. Cette loi ouvrait notamment un espace d’intervention important aux partenaires sociaux par la mise en place d’une obligation légale de financement de la formation continue par les entreprises et d’un système de collecte et de mutualisation au service des salariés mais aussi des jeunes en insertion ou des chômeurs.

Or le mouvement syndical était peu préparé à de tels défis et le patronat était peu enclin à envisager un pilotage partagé d’un système dont la portée pouvait interférer sur nombre de sujets relatifs à la négociation collective : « La formation des adultes peut ainsi jouer un rôle énorme ; elle peut contribuer à préparer les travailleurs à gérer et à maîtriser leur univers technique et leurs outils, à condition toutefois que les formateurs ne