A travers l'histoire de la ville, c'est toute l'histoire de la civilisation que nous raconte Paul Blanquart, des communautés ethniques holistes (qui forment un tout) à la ville industrielle et ses banlieues, en passant par la ville antique, la séparation de la Grèce et de l'Orient, la contraction des villes après la chute de l'empire romain, la cité médiévale et la ville royale.

La vision qu'a l'auteur de la ville d'aujourd'hui est sombre : la dualité entre les « maîtres qui profitent des flux actuels » et les « laissés pour compte qui se débattent pour la survie dans des zones de «nouvelles sauvageries » comme Los Angeles ou la Seine Saint Denis, résulte de l'affaiblissement, voire de l'effondrement, de l'Etat moderne qui, « en fondement du lien social, avait pris le relais de la religion ». Pour enrayer cette « sauvagerie » des individus et des lieux, « il faut refaire urbanité, civilité ». En conclusion, l'auteur appelle à une «démarche d'intercompréhen- sion» et souligne «le problème philosophique par excellence est celui de l'unité du multiple. C'est aussi celui de la ville :elle naît avec la division du travail et son défi consiste à articuler en un ensemble vivant et créatif cette diversité».