Obligation de justifier les inégalités de traitement entre salariés, difficulté à cerner l’identité d’un groupe social, faiblesse des références juridiques pour déterminer le statut… Jamais la réalité cadre n’avait été questionnée comme aujourd’hui. Il demeure cependant nécessaire d’opérer une distinction au sein du salariat afin de promouvoir, reconnaître et donner des moyens à l’expertise, aux fonctions managériales, à la prise de responsabilités, voire à l’autonomie professionnelle.

Professionnels, experts, managers, ingénieurs, etc. : sous le vocable « cadres » se cachent différentes réalités. Les mutations qui impactent aujourd’hui les cadres préfigurent des évolutions qui touchent le salariat : fragmentation du travail et des parcours professionnels, polyvalence accrue, diversification des lieux et des temps, interpénétration avec la vie personnelle, difficulté des jeunes diplômés d’accéder au travail et pour les seniors de s’y maintenir… Mais la généralisation du statut ne gomme en rien une forte identité professionnelle, ni une diversité de situations auxquelles le syndicalisme ne peut apporter de réponse unique. Etre cadre est signe de nombreuses contreparties à l’investissement au travail, y compris pour le régime de retraite et de prévoyance, les périodes d’essai et de préavis, la formation, les indemnités de départ et certaines primes. Une majorité de cadres est au forfait-jour. Tous cotisent à l’Apec et bénéficient donc de ses services (hors fonctions publiques). La CFDT Cadres est favorable à la prise en compte de la réalité du travail (temps, charge, investissement, rémunération globale, responsabilité, autonomie, expertise, etc.). C’est beaucoup plus explicite que l’existence d’un seul statut qui n’a jamais été clairement défini. Il s’agit donc de défendre avant tout les moyens d’exercer les compétences et de les reconnaître. Il s’agit d’apporter à l’encadrement, ces sala