2030 : le papy crash ?

Il voulait intituler son livre Faut-il tuer les vieux ? Si son éditeur lui a préféré un titre moins provocateur, Jean-Yves Ruaux n’en pousse pas moins dans cet ouvrage un cri d’alarme aux accents humoristiques grinçants. Nos analyses politiques, économiques, syndicales n’ont de mots que pour les effets du papy boom ; personne ne se projette dans 30 ans. Politiques à court terme, électoralisme et fuite du vieillissement conduisent à un autisme social et nous promettent une France apocalyptique en 2030. Pourtant malgré des premiers chapitres étayés de statistiques qui confirment notre comportement suicidaire, Jean-Yves Ruaux propose des axes d’actions qui pourraient permettre de surseoir « au meurtre des vieux » et surtout suggère cinq raisons d’espérer. La France possède des atouts. Tout est encore possible mais tout doit être mis en œuvre pour éviter la guerre des générations dans les entreprises et dans la société, pour recréer ou soutenir des solidarités dans les quartiers. Les responsables politiques et les partenaires sociaux ont le devoir d’agir, sans quoi les coûts sanitaires et sociaux seront insupportables pour les générations futures. L’organisation du travail et particulièrement la gestion des fins de carrière, les choix urbanistiques d’aujourd’hui préfigurent le monde de demain. C’est un défi tant collectif qu’individuel : celui de revaloriser la richesse de la transmission entre les générations, celui de « redire » la mort pour assurer la continuité de la vie, celui selon les mots de Jean-Yves Ruaux de « se réconcilier avec soi comme véritable art d’ensoleiller le crépuscule ».