Cet ouvrage est écrit par une femme connaissant bien la situation des femmes cadres en entreprise. En effet, l'auteur est impliquée dans la vie professionnelle comme consultante en stratégie auprès des entreprises, dans la vie familiale comme mère de famille et conjointe, et dans la vie militante comme présidente de l’association Arborus ayant pour objectif la promotion de la démocratie par la valorisation des femmes dans la prise de décision.

Si certain(e)s penseront que C.L. exprime une pensée utopique sur l’apport des femmes et les possibilités de changement en matière de place des femmes dans les postes de responsabilité, d'autres sans doute reprendront confiance en elles-mêmes.

Les constats faits sur les pratiques différentes des femmes en matière de management, de relation au pouvoir et de gestion du temps vont dans le même sens que l’étude sur le management des femmes cadres réalisée par Alain Laferté pour l’Observatoire des Cadres (bulletin n° 5, 1999).

Cet apport des femmes à l’entreprise n’est pas valorisé aujourd’hui dans un contexte d’inégalité d’accès aux postes de responsabilités, et l’auteur constate que les initiatives en faveur de l’égalité professionnelle sont limitées dans les entreprises et les organisations syndicales.

L'action de l'Etat - plusieurs lois, création d'un observatoire de la parité - ne semble pas d'une grande efficacité. La CFDT, au niveau confédéral ou de son organisation Cadres est citée comme contre-exemple positif, même si l’auteur estime que ces initiatives sont encore trop confidentielles.

Pour avancer dans la promotion des femmes dans l’entreprise, l'auteur fonde beaucoup d’espoir dans la mobilisation citoyenne et la poursuite du développement des réseaux de femmes. Elle ébauche des recommandations sur plusieurs plans impliquant tous les acteurs sociaux dans l’entreprise à travers une évolution des pratiques de GRH ; dans la famille à travers une déspécialisation des rôles masculins et féminins ; dans les politiques sociales et fiscales par une meilleure prise en charge de l’autonomie économique des femmes et la prise en charge des enfants.

Puissent cette utopie et cet appel à un féminisme renouvelé donner envie aux cadres de s’impliquer dans la promotion de la mixité et de l’égalité professionnelle !