Revue et augmentée, voici la deuxième édition d’un ouvrage éclairant. Dans son déroulé, il fait le choix de la pédagogie. Les quatre chapitres s’enchaînent avec une grande logique. L’écriture simple rend la lecture aisée et facilite le suivi des démonstrations des auteurs.

La première partie aborde des thèmes transversaux, autour de l’identité cadre, de la fonction cadre et des organisations de travail. La deuxième partie s’intéresse plus précisément aux cadres dans le secteur social à travers l’historique du champ, l’identité des cadres et les évolutions de management. La troisième partie balaye les évolutions du secteur social et médicosocial, avec mise en place de procédure d’évaluation, et questionnement autour de la responsabilité et des missions des travailleurs sociaux. Enfin, la quatrième partie pose la question des compétences de l’encadrement et par voie de conséquence de la formation nécessaire à leur acquisition.

A côté de ses qualités pédagogiques, cet ouvrage propose une réflexion sur la complexité du champ social et médicosocial et les nombreuses contradictions auxquelles les travailleurs sociaux sont confrontés. Le support de travail de l’ensemble des professionnels est la relation, domaine éminemment complexe. L’évolution de notre société, notamment sur le plan économique, avec l’augmentation du nombre de personnes en difficulté, fait du secteur social un domaine mouvant où les repères sont en constantes mutations.

Les dispositifs légaux se multiplient ces dernières années, et modifient en profondeur l’organisation d’un champ professionnel dont les contours demeurent difficiles à circonscrire.

Pour les cadres, il s’agit alors de sortir du rôle de technicien de la prise en charge social, pour endosser celui de chef d’orchestre qui met en mouvement les politiques sociales départementales à travers les projets institutionnels.

Par ailleurs, le champ de compétence des cadres intermédiaires et des directions n’est pas toujours clairement défini, et les domaines d’interventions pas toujours bien séparés. Cela a pour conséquence de positionner les cadres intermédiaires de manière inconfortable vis-à-vis des professionnels qu’ils encadrent.

Les éléments apportés par Bernard Dobiecki et Daniel Guaquère devraient permettre à tous les acteurs d’améliorer leur fonctionnement toujours au bénéfice d’une population qui en a grand besoin.

Tous les intervenants de ce champ professionnel sont concernés par les sujets abordés. Les directeurs d’établissements sociaux et médicosociaux puiseront certainement des éléments de réflexion au service de la politique de gestion des ressources humaines qu’ils souhaitent mettre en place. Il est possible pour les cadres non dirigeants de s’appuyer sur cet ouvrage pour affiner leur positionnement au sein des structures, et éclaircir leur identité de cadres intermédiaires. Enfin pour les étudiants cadres, ce livre est une mine d’information sur la fonction cadre dans le secteur social et médicosocial, il est aussi une aide à l’enseignement de concepts plus larges, par exemple la sociologie des organisations. Ce livre participe à la compréhension de ce qu’est l’action sociale et médicosociale, et sa lecture est à recommander à toutes les personnes qui s’intéressent de près ou de loin aux questions sociales.