Dans la tradition des Que sais-je ?, Fabienne Cardot, chargée de la promotion et du développement de l’éthique et de la déontologie au sein d’un grand groupe énergétique français, nous propose une vue de synthèse de l’éthique d’entreprise, envisagée comme « une éthique de responsabilité, organisée en doctrine, qui guide activités et comportements au travail ». Affichée en termes de valeurs et principes, l’éthique d’entreprise est avant tout une pratique, qui peut aussi s’insérer dans une stratégie de développement durable ou de responsabilité sociale. Elle est une éthique au travail, une éthique des hommes, pris individuellement et collectivement, qui vaut par sa mise en œuvre et les preuves. Une définition qui rencontre celle que nous développons en parlant d’éthique du management.

Au sein des entreprises – et cela vaut pour les administrations, cela nécessite la définition d’un processus éthique, managé au plus haut niveau de l’entreprise, quels que soient les mots retenus : déontologie, éthique, développement durable, responsabilité sociale… Mais au-delà des structures et des organisations, l’éthique est toujours une mise en question de l’action au quotidien de chacun dans l’entreprise.

Au-delà du discours, il est donc nécessaire de créer les conditions du dialogue éthique au sein de l’entreprise, avec les cadres, avec les salariés, avec l’ensemble des parties prenantes : « le dialogue est la clé du questionnement éthique qui permettra l’agir éthique. » Nous voilà bien loin des Tables de la Loi descendant sur le Sinaï, et cela nous va bien ! Un dialogue fondateur quand il s’agit de définir les textes de référence, un dialogue démultiplié pour partager valeurs et principes, un dialogue de proximité dans le cadre des démarches de GRH, un dialogue d’interrogation pour réduire les situations de dilemme de responsabilité et traiter les alertes professionnelles… Alerte professionnelle qui, pour nous, n’est pas délation mais parole responsable, expression même de l’agir éthique, d’une éthique de responsabilité.

La conclusion de Fabienne Cardot conforte les analyses de la CFDT Cadres (cf. le grand dossier Responsabilité des cadres sur www.cadres-plus.net) : « la mise en œuvre éthique se mesure à la qualité du dialogue éthique en situation… ce dialogue éthique qui permet la décision éthique, ce dialogue du questionnement et du pari ». Mais aussi : « tout se joue à la valeur du dialogue social dans l’entreprise.… C’est la qualité du dialogue collectif qu’elle mène qui donne sa réalité et sa valeur à une éthique d’entreprise ».

Comme nous le disons depuis longtemps, la responsabilité, l’éthique et la déontologie sont des objets de dialogue social. Par nature et par construction. Par nécessité et obligation. A lire avec grand profit