Serge Guérin donne ici un ouvrage de synthèse de ses travaux sur les seniors, qu’il explore depuis une dizaine d’années avec un regard de sociologue mais aussi de professeur de marketing et de communication.

L’auteur entend rompre avec la vision négative portée sur le vieillissement de la population, forcément assimilé au déclin.

Le fait de gagner chaque année, trois mois supplémentaires, soit trois années de plus tous les dix ans est quand même une bonne nouvelle.

De plus, grâce aux progrès de la médecine et de la science en général, l’allongement rime avec une meilleure santé et une meilleure autonomie.

Le phénomène du vieillissement est globalisé, la part des plus de 60 ans va passer de 10% de la population mondiale en 2006 à 21% en 2040, mais l’Europe est plus vieille que la moyenne du monde.

Les paradoxes sont énormes, d’un côté, les salariés de plus de 45 ans sont assimilés à des préretraités, trop vieux déjà pour l’entreprise et de l’autre côté les plus de 65 ans, jeunes bénévoles ou nouveaux élus dans la vie associative, syndicale ou politique.

Ce qui est très souvent oublié par les responsables de marketing, c’est que « en plus, ils consomment ». Crédités de revenus de 8% supérieurs aux autres générations, ils disposent aussi d’un important patrimoine immobilier ; les seniors sont donc des consommateurs, mais plus difficile à cerner car « créatifs et pionniers ». La « ménagère de moins de cinquante ans » est donc condamnée à disparaître.

Serge Guérin termine l’ouvrage par douze propositions « pour réussir la société de la maturité » dont notamment et dans la sphère sociale : un droit à la formation à tout âge inscrit dans la Constitution et une assurance obligatoire pour la financer, le droit de travailler après 65 ans, le développement d’emploi seniors dans les écoles, une obligation pour les fonds de pension de n’investir que dans les entreprises ne favorisant pas l’éviction des seniors et la refonte des régimes spéciaux.

Livre résolument optimiste mais qui ne fait pas l’impasse sur les réformes nécessaires.