Les associations qui rassemblent les jeunes boudant les urnes sont les seules forces capables de s’opposer aux entreprises transnationales. Cet ouvrage très engagé décrit la mobilisation anti OMC d’une façon qui en étonnera peut-être un certain nombre. Prenons par exemple le paragraphe sur la manifestation de Nice le 6 décembre 2000 : «C’était la plus grande manifestation internationale de protestation à ce jour. La France, l’Espagne et l’Italie avaient fourni les plus gros contingents de protestataires, souvent vêtus de pélerines de plastique brillant et de casquettes de sport fournies par leurs syndicats et portant leur sigle (la CGT française, les Commissions de travailleurs espagnoles, la CGIL italienne). On y trouvait des ouvriers et des jeunes de tous les pays d’Europe et une délégation importante d’ATTAC, association française contre la mondialisation en passe de prendre une dimension planétaire. La confédération des syndicats européens, habituellement conservatrice, soutenait l’opération, et c’est elle qui s’était occupée de réserver des centaines de trains, de cars et d’avions pour acheminer les manifestants de toute l’Europe».