Jean-Paul Jacquier, spécialiste des relations professionnelles et animateur du Centre d'Observation de la Directive européenne, dresse un constat précis et détaillé de la situation.

Les comités d'entreprise européens ne sont pas encore parvenus à trouver pleinement leur place ; ceci est encore plus vrai pour les groupes français où l'empilement des instances représentatives brouille les cartes. Les prérogatives de ces comités sont souvent bien minces et se limitent plus à un espace d'information que de négociation, sans compter les nombreux obstacles rencontrés : barrière de la langue, diversité des réglementations, des pratiques, de « sortir » de son contexte national.

L'affaire Vilvoorde aura permis de remettre la question des CEE sur le devant de la scène, en fixant le principe de la consultation préalable de cette instance avant toute décision importante de ce type. Cela influera sur le réexamen de la Directive prévu en 1999.

L'avenir des CEE sera ce que les acteurs en feront. Les CEE constituent un outil à disposition d'acteurs actuellement en phase d'apprentissage. Que deviendra cet outil demain, dans un contexte de forte mondialisation ? Les chemins restent ouverts.