Cet ouvrage rend compte de la première enquête réalisée sur les comités d'entreprise ou d'établissement. Près de 3000 CE ont été sondés. L'enquête porte sur leurs moyens, tant humains et financiers, et leurs attributions, en matière d'information et de consultation mais aussi d'activités sociales et culturelles.

Cette enquête fait apparaître de nombreuses formes d'inégalités entre les CE. D'un côté, des comités « syndiqués », CE du secteur public souvent anciens implantés dans des secteurs traditionnels ou stratégiques, aux ressources financières importantes, où les représentants sont essentiellement masculins et ouvriers. De l'autre, des CE « non syndiqués », relevant surtout du secteur privé, d'implantation récente, disposant de dotations financières peu importantes, dont les effectifs sont les salariés de PME, population plus féminisée et comportant une forte proportion d'employés, où les élus sont peu anciens dans leur fonction élective, souvent mal assurés à l'égard de leurs employeurs et de leurs électeurs.

Trois groupes de CE sont identifiés : la première génération de 1945, ceux qui sont nés dans la période charnière 1970-1980, et ceux qui sont apparus après le début de la crise, dans un contexte de chômage structurel.

Devant ce constat de réalités très contrastées, une question se pose : les CE seront-ils capables d'assurer la représentation des salariés dans des entreprises qui ne cessent de se diversifier ?