Comprendre les mutations du monde rural aujourd’hui suppose d’étudier les effets des échanges internationaux : telle est la problématique explorée par le géographe Patrick Pigeon, dans cet ouvrage de synthèse. Dans un premier temps, l’auteur s’attache à préciser la différenciation instaurée entre des espaces ruraux mondialisés, principalement structurés par les échanges internationaux et ceux dont l’ouverture est limitée voire faible. L’ouvrage montre dans une seconde partie comment l’évolution des espaces ruraux peut résulter d’échanges internationaux visant à équilibrer la pression démographique en fonction des ressources disponibles. Cependant les déséquilibres provoqués par des échanges internationaux aggravant les disparités régionales sont également susceptibles d’entraîner les espaces ruraux dans une dynamique de mutations majeures. Qu’il apparaisse comme un retour à l’équilibre ou un facteur de risques, le développement des échanges internationaux, rappelle Patrick Pigeon, est lié à l’inégale diffusion des innovations industrielles au sein de l’économie-monde. Transition démographique et intensification de l’agriculture ne semblent guère concevables sans la maîtrise de nouvelles énergies et l’amélioration des moyens de transport et de communication, matrice technique des révolutions industrielles. Bien que l’auteur souligne que cette diffusion « exige » un accompagnement politique et juridique favorable à l’ouverture internationale, on peut s’interroger sur la thèse présentée par l’ouvrage selon laquelle les politiques libérales en matière de commerce international « contribuent à expliquer l’essor des échanges internationaux sur le long terme » .