Ce livre s’adresse particulièrement à tous ceux et celles que la coachmania agace. Certes on regrettera parfois l’ambiguïté dans l’expression, un recours à l’ironie qui peut prêter à confusion, mais on appréciera le point de vue radical adopté, comme dans la troisième partie intitulée : « De la nécessité d’une cure de désintoxication idéologique ». L’originalité de ce travail de critique sociale tient à un des points d’observation adoptés : le coaching dans le domaine de la santé publique, après les pratiques d’antan en matière de sport d’élite.

Le lecteur peu averti, ou bien totalement méconnaissant de la lutte frontale entre le courant dit comportementalo-cognitiviste, ardent défenseur des TCC (Thérapies de comportement et cognitives) et les protagonistes de disciplines comme la psychanalyse, y découvrira ce que recèle véritablement le coaching ; c’est-à-dire ce qui a posteriori valide le sous-titre de ce livre : « une nouvelle forme de contrôle social ».

Enfin, ce livre pourra susciter un questionnement du syndicaliste, en particulier si son action se développe dans l’encadrement : pourquoi les managers et les cadres ont accepté avec tant de bienveillance l’arrivée des coachs, si ce n’est parce que le lien social, que l’action syndicale a pour partie la charge de tisser et de maintenir, a fait défaut ? C’est bien entendu sur le fond de la solitude développée dans le travail moderne qu’il faut replacer le succès du coaching.

Ce livre sans concession dénonce les abus fréquents (on y trouvera en particulier quelques mots sur le caractère plus que prohibitif des tarifs) et les risques pour les « coachés » : les « coachs », même s’ils s’en défendent, sont des directeurs de conscience.

Enfin ce livre, en contribuant à l’édification d’une argumentation plus solide que la simple récusation, aidera parfois l’élu du Comité d’entreprise, confronté à la coachmania des responsables de Ressources humaines, dans l’élaboration des plans de formation.