Après le triste anniversaire des 50 ans du traité de Rome, dans une Europe paralysée par les « non » français et hollandais et délaissée dans les projets présidentiels d’une campagne très franco-française, ce livre remet sur la scène les fondamentaux de l’Europe.

Jacques Delors et Notre Europe, groupe de réflexion qui fête ses 10 ans et dont il est le président fondateur, apportent de l’analyse et de la prospective sur l’ensemble des nombreuses questions en suspens : politiques, institutionnelles, économiques, monétaires, sociales et culturelles.

Le livre est construit autour de huit thématiques clés organisées en chapitres dont les titres résument la force des propos : Le défi de l’élargissement, La dimension sociale, Le test de l’Union économique et monétaire, Le casse-tête des institutions, L’Union et le monde extérieur, L’Europe, ses cultures et ses citoyens, Pour un oui ou pour un non, L’unité de l’Europe, un projet pour le XXIe siècle.

Concernant le problème des institutions, Jacques Delors revendique une approche philosophique du « gouvernement des hommes et de l’administration des choses » Il définit la subsidiarité ainsi : « traiter les problèmes le plus près possible de ceux qui sont intéressés par leur solution et, à l’inverse, monter plus haut dans la hiérarchie des pouvoirs, si c’est plus haut qu’on peut mieux résoudre les problèmes ».

C’est ce modèle de subsidiarité aussi qui structure le dialogue social et la négociation collective au niveau européen où il s’agit sortir du conflit entre politique sociale et performance économique pour y organiser une « dialectique » et la recherche d’accords collectifs. Ainsi, les partenaires sociaux européens sont systématiquement concertés avant tout législation sur le champ social et bénéficient d’une saisine autonome par la voie conventionnelle. La France vient à peine de se doter partiellement de ce principe de concertation préalable des partenaires sociaux.

Ce livre est conseillé notamment aux eurosceptiques : la panne européenne n’est pas éludée, les réponses ne sont pas simplistes, mais sont confrontées à l’histoire, au projet des fondateurs, à la multiplicité des acteurs, à la recherche permanente d’un équilibre entre réalisme économique et solidarité.