Les vaches ont-elles souffert à ce point de la République qu’il faille rendre justice en leur consacrant un ouvrage ? Oui, répond en substance Bertrand Vissac, ancien responsable du département de Génétique animale de l’Institut national de la recherche agronomique.

Du productivisme affiché par la loi sur l’élevage en 1966 au principe de précaution promulgué par la crise de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en 1996, les vaches auront été enrôlées dans tous les combats d’une entreprise de modernisation qui laminera produits, paysages et cultures techniques au service d’un modèle agraire dominant. En publiant « les saisons et les raisons » de son parcours professionnel, ce chercheur citoyen plaide pour une autre conception de l’élevage fondée sur la qualité des produits et respectueuse de sa relation aux terroirs. C’est donc à une analyse réflexive sur l’élaboration des politiques publiques, le développement de la Recherche et l’articulation des systèmes techniques que nous convie ce livre.

Les conclusions de l’auteur constituent un plaidoyer en faveur d’un nouveau contrat entre le monde de l’agro-alimentaire et la nation, impliquant de la part des institutions non plus une simple cogestion mais une véritable co-responsabilité.