Philippe Brocard (1950-1986)

Il y a 20 ans, Philippe Brocard était assassiné par un commando d’extrême droite lors de la campagne des élections législatives.

Les 10 et 11 mars dernier, sa famille et la section du Parti Socialiste de Chatou-Croissy ont organisé une commémoration. Le vendredi soir, une table-ronde « Comprendre les intolérances pour bâtir une société plus fraternelle » s’est intéressé à comprendre les phénomènes de violences au lycée et dans les quartiers ainsi que les actions pour y remédier. Le samedi matin, un dépôt de gerbes a eu lieu rue Paul Déroulède, à Croissy-sur-Seine, devant la stèle érigée à la mémoire de Philippe Brocard. Ces commémorations ont réuni chacune plus de 150 personnes.

La CFDT Cadres était représentée par François Fayol, secrétaire général, Roger Faist et Daniel Croquette, anciens secrétaires généraux, Michel Rousselot, ancien délégué général à l’international et Julie Tavernier, ancienne secrétaire de Philippe Brocard. A cette occasion, la salle de réunion des nouveaux locaux de la CFDT Cadres a reçu le nom de « Salle Philippe Brocard ». Nous avons également réédité l’article paru dans la revue en avril 1986.

Né le 12 septembre 1950 à Charleville-Mézières, Philippe Brocard était diplômé de l’École supérieure de commerce d’Amiens. Permanent à l’Union confédérale des ingénieurs et cadres CFDT de 1974 à 1979, il a notamment assuré le service de presse, le suivi des jeunes et des problèmes de retraite.

A partir de 1979, il a été successivement conseiller au service « Premier emploi » puis au service « Entreprises » de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres). Simultanément, l’UCC-CFDT a bénéficié de ses compétences sur les problèmes de formation et d’emploi, notamment avec sa participation au groupe de travail sur l’enseignement supérieur.

Le 7 mars 1986, alors qu’il collait des affiches pour la candidature de Michel Rocard aux élections législatives, Philippe Brocard, a été assassiné, poignardé par un commando d’extrême droite à Croissy-sur-Seine dans les Yvelines. Il avait 35 ans.

Militant pacifique et homme de dialogue, homme de conviction et de courage, Philippe était, par son identité, sa culture et ses engagements, un bâtisseur de démocratie.

Joseph Le Dren (1934-2006)

Ancien rédacteur en chef de la revue Cadres et Professions puis Cadres CFDT, Joseph Le Dren nous a quittés le 10 février. Il repose en sa terre natale de Carhaix dans le Finistère. Pierre Vanlerenberghe, ancien secrétaire général de l’UCC, représentait aux obsèques ses amis de la CFDT.

Doté d’une large érudition et d’une fine plume, amoureux de littérature et d’histoire, Joseph fut un témoin exigeant – un intellectuel – du monde paysan puis de celui des cadres. Aux premiers, il a transmis des connaissances utiles à leur combat pour la modernisation de l’agriculture bloquée par le conservatisme des « notables ». Aux seconds, il proposa d’élargir leur culture à ce qui peut permettre la transformation sociale par une ouverture sur l’histoire et la sociologie.

Après une licence d’anglais obtenue à Grenoble alors qu’il était au sanatorium de la Mnef, il devint lecteur à Aberdeen (Ecosse) de 1959 à 1961. A son retour en France, correcteur chez Hachette, il milite très vite à la CFDT. Prenant au milieu des années 1960 contact avec le CNJA, alors aile progressiste du mouvement paysan, il devient rapidement rédacteur en chef de la revue Paysans qu’il anime jusqu’en 1971.

Recruté en 1975 comme rédacteur en chef de Cadres et Professions, il en fait une revue de grande qualité tant dans sa maquette que dans le contenu des articles. Il contribue à y poser les questions pertinentes sur l’avenir du travail, ce qui conduit naturellement à l’ouvrage Du printemps des métiers (Syros, 1985). En 1985 il participe à l’Institut Belleville créé par la Confédération en vue de développer de nouvelles relations Nord/Sud. Il développe des liens étroits avec des équipes africaines et brésiliennes.

De 1987 à 1993, il participe à la Fondation Europe et Société de Jacques Moreau où il dirige notamment la publication de l’ouvrage Les Futurs de l’Europe (Le Monde Editions, 1990) tout en préparant son retour vers sa Bretagne natale où il mènera des actions de valorisation du patrimoine floral et botanique.