Ernest est ancien directeur d’une succursale de banque et souffre de la maladie d’Alzheimer. Il ne peut plus rester tout seul chez lui et son fils envisage de le mettre dans une maison de retraite…

Il partage la chambre avec Emile (moins cher qu’une chambre seule) qui est le caïd de la maison de la retraite : racket des mamies, lien avec l’intérieur/extérieur, arrangeur de petites affaires et s’improvise assistant de la directrice.

Emile prend Ernest sous son aile et l’aide à camoufler les symptômes de l’Alzheimer pour qu’il ne monte pas au premier étage, là où sont réunis « ceux qui ne peuvent plus se débrouiller tous seuls, qui ont perdu la tête ».

Le scénario est osé car faire évoluer des personnages dans l’univers des maisons de retraite sans tomber dans le désespoir ou la caricature est difficile. L’exercice est réussi, sans complaisance, mais avec tendresse. Les personnes sont croquées avec beaucoup de réalisme, ainsi le couple Georgette et Marcel où elle tente de lutter contre l’Alzheimer, Adrienne qui stocke les petits gâteaux, beurre, ketchup et savon pour son petit-fils, Madame Rose qui passe la journée à regarder par la fenêtre et qui se croit dans l’Orient Express en route pour Istambul pour rejoindre son mari. On vit au rythme de la maison de retraite, les repas, la leçon de gymnastique du mercredi, la salle de télévision où il y a toujours un documentaire sur les animaux, la visite du médecin et des familles.

On sourit même si le sujet est la page blanche de l’oubli et de la fin de la vie.