L'ouvrage passe en revue le développement de la politique de l'emploi depuis la récession de 1974-75 après le premier choc pétrolier : comment elle a évolué, comment elle s'articule avec la politique macroéconomique. Tous les dispositifs mis au point par les gouvernements successifs sont analysés dans le détail et leurs effets sur les bénéficiaires et sur les entreprises sont évalués.

Cette politique conduit à un effort financier important. Ainsi en 1995-96 la dépense approche trois cents milliards de francs, soit 4 % du PIB tandis que ces dernières années l'indemnisation du chômage représente 40 % de la dépense pour l'emploi soit de cent dix à cent vingt milliards de francs ou un peu plus de 1,5 % du PIB.

Mais cette politique, dont le budget est devenu le deuxième budget civil après l'éducation nationale, est-elle efficace ? La réponse est mitigée. Les résultats dus aux diverses mesures sont examinés à partir des statistiques et des modèles économiques en prenant en compte les divers effets plus ou moins pervers (effet d'aubaine, effet de substitution, etc.).

Les auteurs estiment que les politiques spécifiques menées depuis le premier choc pétrolier ont réduit le chômage d'environ cinq cent mille unités. Leur appréciation générale sur ces politiques reste malgré tout assez nuancée « la politique de l'emploi peut donc freiner les hausses conjoncturelles du chômage ou accompagner les restructurations permanentes du système productif, mais elle ne peut guère se substituer à elle seule, surtout à long terme, aux politiques macroéconomiques de croissance ou de réduction du temps de travail, seules à même d'ajuster les créations d'emploi aux besoins qui découlent de l'évolution de la population active ».

Dans un dernier chapitre, les politiques de l'emploi dans les pays de l'OCDE sont comparées. On note une grande disparité avec, d'un côté les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Grande-Bretagne) champions du libéralisme dont l'effort est minime et de l'autre côté la Suède et l'Allemagne dont les efforts sont importants. La France se situe dans une position intermédiaire.

En résumé, on trouve dans ce petit opuscule beaucoup de données chiffrées qui nous permettent de nous faire une idée précise de chacune des mesures pour l'emploi.