Pensée comme un espace de e-learning, réalisée par l’agence Catalpa (Thomas Troadec) et la sociologue Florence Osty (association Safir), découvrez sur www.tronchesdecadres.com ou les plateformes (Deezer, Spotify...) une interface qui restitue 6 récits de cadres avec le plus de sincérité et d’authenticité possible. Elle favorise des prises de consciences fécondes et des apprentissages durables. En écoutant le travail autrement, les podcasts offrent une immersion sensible et réflexive. Par l’écoute d’expériences et de regards croisés de vies des cadres, les facettes et évolutions des entreprises, institutions publiques et associations contemporaines se dévoilent. Un tableau sur les grandes problématiques du management apparait. Chaque podcast, en offrant une parole qui prend son temps, favorise une écoute de qualité et en profondeur. Cette série est avant tout un service rendu à l’auditeur : en l’écoutant, il se reconnaît. L’expérience singulière de l’écoute devient ainsi universelle.
« Ecouter des récits sur le travail, ce n’est pas seulement tendre l’oreille »
C’est d’abord se laisser traverser par ce que l’on entend et qui nous touche par effet d’écho et de résonance avec sa propre trajectoire et expérience de travail. Cette écoute sensible se double ensuite d’une écoute sociologique. Dans la pluralité des récits, quelques éléments impressionnistes de l’évolution des mondes du travail et de la place des cadres se dégagent. Pour Florence Osty, écouter le travail vécu relève d’un enjeu politique, afin de « faire société » et équiper l’action syndicale
« L’expérience de l'écoute n'est pas juste une pratique sociale, mais renvoie à une conception du fonctionnement des organisations, qui laisserait de la place à l'autre : l’altérité est fondatrice d'un vivre ensemble. Elle est utile pour inventer finalement les bases d'une société qui redonne sens à l'engagement et au vivre-ensemble. Lorsque l'organisation accorde des moyens aux fins poursuivis, et qu'elle rend lisible la place de chacun et les interactions nécessaires, elle équipe les individus au travail pour pouvoir bien faire son travail. »
Les organisations assèchent les possibilités de régulation conjointe
« C'est un peu le drame des transformations managériales où les managers doivent déployer des changements qui s'enchaînent dans un mouvement incessant sans que des espace de dialogue, de mise en débat des attendus et des manières de s'y prendre collectivement permettent de se les approprier et les décliner en lien avec les besoins du terrain. Dans les podcasts, les managers prennent appui sur des valeurs forgées dans leur parcours, et une capacité à se relier à d'autres ( des collectifs constitués, ou de réseau) pour ne pas succomber au vertige des injonctions paradoxales. Ils mobilisant aussi un processus réflexif (l'écriture, l'accompagnement, la parole…) qui met un peu à distance l'expérience vécue et fait ressource. »
Découvrir ce qui se joue à propos du travail
« L'un des témoins nous parle de groupes de paroles pour les cadres, où une autre parole pourrait être expérimentée sur le travail. Ecouter le travail reste une opportunité rare car il ne suffit pas de tendre l'oreille; il s'agit d'accueillir ce qui vient, de donner la possibilité d'adresser un vécu et une expérience située en accordant de la valeur à ce qui est exprimé. Mais c'est aussi inviter à déplier, expliciter ce qui est dit sur le travail et ce qui se joue pour la personne pour en faire un espace de réflexivité. L'écoute serait ainsi un opérateur puissant quoique discret pour agir sur le travail. »