Cet ouvrage est le résultat d’un groupe de réflexion animé par les deux auteurs.

Tout au long de cet ouvrage, on perçoit le souci à la fois de renouveler l’analyse sur la société mais également celui de formuler des propositions.

Louable démarche qui aujourd’hui fait encore trop souvent défaut.

Ainsi les auteurs relèvent-ils que la Société française est confrontée à deux types d’inégalités :

  • les inégalités « persistantes » mises en évidence par l’intermédiaire des statistiques sur la répartition des revenus, du logement, etc.
  • les inégalités « nouvelles » devant le travail et le salariat, l’endettement, les nuisances urbaines, les incivilités, les conséquences de l’implosion du modèle familial, les nouvelles formes de violence, etc.

Au passage, ils estiment que nous sommes entrés dans un âge flou du politique : « tout ou presque semble mou : idées, projets, programmes ».

De plus, indiquent-ils, les années 1980 se caractérisent par la fin du communisme, la mondialisation économique, la désidéologisation.

J.P. Fitoussi et P. Rosanvallon analysent ensuite la « mondialisation », le répertoire des « nostalgies politiques », puis ils développent « le sens de la démocratie ».

Ils proposent alors, de sortir de ce qu’ils nomment « le réformisme de la dépense » (car les « trente glorieuses » sont derrière nous) et de lui substituer « un réformisme de la solidarité ».

Pessimistes ou lucides (?) ils prédisent que « ce n’est plus de la stabilité de corps intermédiaires qu’il faut attendre le maintien de la lisibilité sociale mais d’un travail proprement politique ».

Cette courte note de lecture ne peut, évidemment, prétendre rendre compte de la diversité des analyses et des propositions qu’il s’agisse de l’exclusion, des droits sociaux, des rapports entre emploi et « Etat-Providence », du populisme, des « droits d’intégration » .

Le mieux, pour se faire une opinion, est donc, de lire, sans filtre, cet ouvrage puisqu’il s’agit d’un document de réflexion qui vise, par le débat, à contribuer à l’indispensable recomposition sociale.