La mondialisation a sans nul doute contribué à la recomposition des processus de production et à une redistribution planétaire du travail. Mais a-t-elle modifié les rapports sociaux, les relations sociales ? A la lecture de cet ouvrage, une réponse s’impose : oui.

Les règles sociales et mesures de protection des travailleurs sont malmenées, nous disent les auteurs : il est nécessaire d’inventer de nouvelles réponses syndicales. Une analyse approfondie des accords cadres internationaux (ACI) conclus par les partenaires sociaux dans les entreprises à dominante multinationale permet de mettre en exergue cette recherche de nouvelles réponses aux défis de la mondialisation.

Cette étude des accords conclus à ce jour, encore peu connus, a le mérite de leur donner de la visibilité et de mieux cerner les enjeux de cette nouvelle forme de négociation collective en décrivant le jeu des différents acteurs : organisations syndicales et ONG, fédérations syndicales internationales.

Le processus de négociation et de contractualisation d’engagements allant au-delà du seul respect des normes internationales du travail et des droits des travailleurs met clairement en évidence la nécessaire et pertinente articulation entre loi et contrat.

Le recul est encore insuffisant pour évaluer la performance de ces nouveaux dispositifs, de ce que ces contrats ont réellement produit pour les travailleurs. Une performance qui dépendra sans nul doute de deux facteurs essentiels : la qualité du contrôle social et sociétal de proximité des engagements pris par les différents acteurs (critère de performance de bout en bout : du global au local), mais avant cela, de la qualité du déploiement des objectifs contractualisés (critère d’implication des acteurs et principalement des cadres) et de la cohérence des critères de la prise de décision.

Car c’est bien avant tout la qualité de ce que produisent ces accords internationaux pour les travailleurs partout dans le monde qui en assurera la légitimité et leur développement… durable, au-delà des effets sur les jeux d’acteurs et les règles de la négociation collective.

Du grain à moudre pour la nouvelle Confédération syndicale internationale qui entend peser pour une mondialisation plus responsable.